En France, le 2 novembre est traditionnellement consacré à la commémoration des défunts. Au lendemain de la Toussaint, chacun prend le temps de fleurir la sépulture des êtres chers partis trop tôt. Une manière d’honorer le souvenir de nos disparus année après année pour qu’ils demeurent à jamais vivants dans nos cœurs… Mais si pour nous, la fête des morts est synonyme de recueillement, elle prend mille et une autres formes d’un pays à l’autre. Tour d’horizon des différentes façons de célébrer les morts aux quatre coins du globe.
1. La fête de « Qingming » en Chine
En Chine, la fête des morts ou « Fête de la Clarté » (« Qingming ») est célébrée 15 jours après l’équinoxe de printemps, entre le 4 et le 6 avril. Ce jour-là, les familles chinoises se rendent au cimetière sur la tombe des êtres chers pour se recueillir dans la joie et l’espoir.
Chacun apporte des offrandes en l’honneur de la personne disparue : fleurs, aliments froids, thé, cigarettes… Pour encourager le bonheur et la richesse du défunt dans l’au-delà, on brûle du papier-monnaie et des lingots d’or. Dans le ciel, on peut parfois voir flotter des cerfs-volants et des lanternes, destinés à éloigner la maladie et le malheur. Enfin, on chasse les mauvais esprits à l’aide de pétards avant de se retrouver autour d’un dîner familial.
2. Haïti : la fête des Guédés
Typique du vaudouisme, la fête des morts haïtienne est célébrée le 2 novembre. Appelée « fête des Guédés » en référence aux esprits de la Mort, elle donne lieu à des cérémonies organisées par les prêtres vaudou.
Poudrés, vêtus de noir et de violet, les participants dansent dans les allées des cimetières en proférant des obscénités. Il n’est d’ailleurs pas rare de les voir s’enduire certaines parties du corps de de rhum… et même de piment ! Au terme de leur parcours, ils s’arrêtent à une tombe sacrée autour de laquelle ils se réunissent pour cracher, fumer et boire : la croix de Baron Samedi, maître du cimetière. Une scène étonnante qui revêt une importance essentielle dans la religion vaudou !
3. Mexique : Le « día de los muertos »
Elle est la tradition la plus emblématique du pays et l’une des plus importantes : la fête des morts mexicaine – « el día de los muertos » – est célébrée chaque année les 1er et 2 novembre. Vécue comme un moment de joie, cette fête atypique permet à chaque famille de se réunir pour festoyer dans le rire et la bonne humeur.
Dans la croyance locale, les âmes des défunts reviendraient sur terre pour rendre visite à leurs proches durant ces deux nuits : les enfants le 1er novembre, les adultes le 2. À cette occasion, de somptueux autels sont érigés dans chaque foyer en l’honneur des défunts. On y dépose un certain nombre d’offrandes :
- Les aliments préférés de la personne disparue
- Des bougies pour guider son âme
- Du sel
- Du pain des morts
- Une photo du défunt…
Toute la famille se réunit alors autour de l’autel et veille jusqu’au petit matin.
Le 2 novembre, familles et amis se rendent au cimetière pour entretenir les sépultures : les nettoyer, les décorer… Certains pique-niquent sur les tombes en écoutant de la musique, en chantant et en dansant. Dans les rues, les passants arborent fièrement leur déguisement de squelette et défilent, formant d’étonnants cortèges. Le « día de los muertos » au Mexique, c’est bel et bien une fête unique en son genre !
4. Fêter les morts en Sicile : la « Festa dei morti »
En Sicile et plus particulièrement à Palerme, la mort n’est pas considérée comme un tabou : on la célèbre dans la bonne humeur. Dans la nuit du 1er au 2 novembre, la tradition veut que les plus jeunes reçoivent des cadeaux et autres douceurs de la part des défunts, notamment des « pupi di cena », petits personnages en sucre. Le 2, les parents emmènent leurs enfants dans les catacombes où ils peuvent toucher les ossements des morts. Une façon d’entretenir le lien avec leurs ancêtres, et de le cultiver.
5. La fête des morts au Népal : le « Gaï Jatra »
Au mois d’août ou de septembre, les népalais célèbrent les morts en organisant le festival des vaches : le « Gaï Jatra ». D’après la légende, au XVIIème siècle, le roi du Népal aurait perdu son fils. Pour redonner le sourire à sa femme dévastée, il aurait demandé à la population de la distraire en préparant des numéros et en se déguisant lors d’un défilé. Depuis, la tradition n’aurait jamais cessé !
Durant les festivités du « Gaï Jatra », les familles ayant perdu un proche durant l’année défilent avec une vache, ou déguisés en vache. Un véritable carnaval qui a pour but d’accompagner l’esprit des défunts vers le paradis dans la joie et la gaieté !
Selon sa culture, ses traditions et ses croyances, chaque pays a sa propre manière de rendre hommage à ses défunts. Mais si les façons de célébrer les morts varient d’un endroit à l’autre, une constante demeure : la volonté immuable d’honorer leur mémoire et de graver leur souvenir à tout jamais.
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